Après plusieurs mois passés à la maison sans aucune activité suite à la fermeture de leurs médias respectifs, ces journalistes souffrent en silence et tirent le diable par la queue dans la région de Kankan. La plupart se sont reconvertis et exercent d’autres activités rémunératrices pour satisfaire leurs besoins et ceux de leurs familles. C’est le cas du Directeur préfectoral du Groupe Hadafo médias à Siguiri.
Ahmed Sékou Nabe révèle que « vue que mon média est fermée, je n’ai plus la latitude de l’exercer, je suis allée me former en graphisme pour être infographe. Aujourd’hui, j’ai créé ma propre agence de communication qui est SAN Communication. Nous faisons les services comme la photographie. Le photographe principal de l’agence, c’est moi. Je sors sur le terrain, je fais des photos qui sont bien sûr payées. Je fais de l’infographie et de la conception des affiches publicitaires. C’est dans ça que j’arrive à satisfaire mes besoins depuis la fermeture de nos médias. Je suis heureux d’apprendre ce métier et de l’exercer ».
En attendant la reprise des activités à Djoma médias, le directeur préfectoral de ce groupe de presse à Kérouané a créé une télévision en ligne. Cheick Mohamad KABA affirme que « suite à la fermeture de nos médias, aujourd’hui nous avons compris qu’il ne faut pas rester assis à la maison sans rien faire. Je me suis dit qu’il faut mettre en place une télé en ligne qui va permettre de nous relancer un peu, mais pas à 100 %. Parque jusque-là nos auditeurs et téléspectateurs continuent à nous appeler pour s’informer de l’actualité. Il fallait forcément initier quelque chose pour le plaisir de nos téléspectateurs, mais pour nous-même vue qu’on est au chômage. Au jour d’aujourd’hui, ça me soulage et me permet de satisfaire mes besoins et celle de ma famille, certes ce n’est pas facile, mais ça va aller. »
Le rédacteur en chef de l’antenne Djoma à Kankan a trouvé une porte de sortie. Michel Kossa Yaradouno évolue avec une ONG. « Après la fermeture de nos médias, notamment le groupe Djoma Kankan on s’est à 100% donné à la structure pour laquelle nous travaillons qui est «Santé espoir Vie”. Avec mes responsables hiérarchiques, j’ai bénéficié de la confiance de ces derniers en me nommant comme responsable projet programme de cette organisation. Aujourd’hui, on essaie de coordonner les activités de l’organisation. Ce qui est arrivé, je pense que ce sont les épreuves de la vie et ça va passer. Je suis sûr d’une chose tôt ou tard, Djoma reviendra. »
Kokoly Joseph Kolié, correspondant régional à Kankan.