L’électricienne Mafata Aissata Traoré parle : « parfois les gens se moquaient de moi »
L’humanité a célébré ce vendredi 8 mars 2024, la Journée internationale des droits de la Femme. Cette célébration est mise à profit pour braquer les projecteurs sur ces femmes anonymes qui bataillent dur pour s’en sortir économiquement. Dans la commune urbaine de kankan, rare sont ces femmes qui avec courage et détermination, se distinguent dans des domaines spécifiques. C’est le cas évidemment de Mafata Aissata Traoré, électricienne au service EDG de kankan rencontrée sur son lieu de travail au quartier énergie, qui a accepté de nous parler du début de son aventure.
« J’ai étudié jusqu’au lycée, j’ai fait le bac une fois ça n’a marché, pendant ce temps j’étais découragée et je n’avais plus envie de refaire le Bac, c’est ainsi que ma maman m’a encouragé de faire l’école professionnelle mais dans un premier temps je ne voulais pas du tout faire, elle m’a obligé au point où j’ai accepté et m’a confié à mon oncle qui m’a aussi encouragé, de ce fait j’ai accepté et dès la première année j’ai commencé le stage à l’EDG, après l’école je vais au lieu de stage, mais pour un début de stage, je travaillais sur le réseau et j’ai passé 2 ans là-bas à l’EDG, puis je me suis rendu sur la ligne centrale et dès lors les choses ont commencé à bouger, je pars au travail à 18h et je me retourne à 06h du matin cela se passe 3 à 4 fois dans la semaine, et parfois je pars à 07h et me retourne à 18h c’est pas du tout facile mais je tiens bon car seul le travail paie et je suis fier de faire cette activité. Je m’achète et fais mes propres dépenses sans demander autant assez à mon mari ».
Sur les difficultés dont elle est confrontée dans l’exercice de ce métier, elle explique. « Une des premières difficultés, est que je suis la seule femme parmi les garçons avec qui je travaille sur le terrain, il arrivait à un moment où les gens se moquaient de moi au point où je voulais me décourager, mais ce fût une expérience, je n’ai aussi pas assez de temps pour échanger avec mes enfants comme toutes bonnes mamans, parfois je retarde dans la préparation, j’ai pas suffisamment de temps, mais j’ai un mari qui me comprend et m’accompagne dans ce que je fais, je sais que c’est pas facile pour lui mais il faut le faire et il accepte, parfois il arrive au travail qu’on sorte en pleine journée ou nuitamment pour aller faire un dépannage soit s’il y’a un coup circuit, voyez-vous en tant que femme c’est pas du tout facile mais il faut toujours persévérer ».
Pour terminer, il invite les jeunes dames et filles à être autonome pour éviter d’être à la merci des hommes, ou d’être un jouet pour les hommes et les cadres.
« J’invite toutes les femmes à être autonome, cette vision il faut l’avoir avant de faire quoi que ce soit et de se lancer dans quoi que ce soit, une femme autonome ne sera jamais à la merci de son mari, au lieu que ton mari ou les hommes se foutent de toi, t’insulte, ils vont plutôt te respecter, on a beaucoup et plein d’exemple en guinée, en tant que femme chercher à faire quelque chose pour aider votre mari et facilité l’épanouissement du foyer ».
Kokoly joseph Kolié, correspondant régional à kankan.