Les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Yayi Boni sont arrivés, lundi, dans la capitale nigérienne Niamey dans le cadre d’une médiation qu’ils ont initiée par rapport à la crise diplomatique qui oppose leur pays au Niger depuis plusieurs mois.
Selon la télévision publique nigérienne, les deux anciens chefs d’État béninois sont arrivés en début de soirée à l’aéroport international Diori Hamani où ils ont été accueillis par le ministre d’État chargé de l’Interieur, le général de brigade Mohamed Toumba, accompagné du directeur de cabinet de la présidence nigerinne.
Nicéphore Soglo et Yayi Boni n’ont fait aucune déclaration à Niamey. Dans un communiqué publié dimanche, les cellules de communication des deux anciens présidents ont indiqué qu’au regard de la crise entre le Niger et le Bénin, Nicéphore Soglo et Yayi Boni “ont souhaité rencontrer les autorités nigériennes qui ont marqué leur accord”.
La même source a précisé qu’au cours de leur séjour, les deux anciens chefs d’État vont échanger “avec des responsables nigériens au plus haut sommet afin de contribuer à rétablir les relations cordiales, fraternelles et mutuellement avantageuses” entre le Niger et le Bénin.
Depuis le coup d’État du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum, les relations entre le Niger et le Bénin se sont détériorées. Les autorités béninoises avaient appliqué la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) en fermant leur frontière avec le voisin nigérien. Quand l’organisation régionale avait décidé de lever ses sanctions contre le Niger, les autorités nigériennes ont refusé de rouvrir leur frontière avec le Bénin, accusant ce pays d’abriter des bases militaires françaises. Malgré le démenti des autorités béninoises, Niamey n’a pas changé de position.
La tension est montée d’un cran quand la police béninoise avait arrêté cinq agents nigériens envoyés pour assister au chargement du pétrole brut nigérien au port béninois de Sèmé-Kpodji.
Le Niger a arrêté l’envoi de son pétrole brut vers le Bénin, malgré la libération des cinq agents, dont trois ont été jugés et condamnés à dix-huit (18) mois de prison avec sursis par la justice béninoise.