Dissolution et suspension de partis politiques : Bassamba Amine demande un nettoyage radical en profondeur (Tribune)
Dans la soirée du 28 octobre 2024, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) a franchi une étape décisive dans la quête de la rédemption politique de notre chère Guinée. En publiant le rapport définitif sur l’évaluation des partis politiques, le MATD révèle une réalité préoccupante : parmi les 211 formations politiques recensées, 54 suspendues, 53 dissoutes et 67 placées sous observation. Cette action, bien que douloureuse pour certains, est non seulement nécessaire, mais elle est également la première pierre d’un édifice dont la construction est devenue une urgence absolue.
Il est grand temps de remettre de l’ordre dans un paysage politique où les partis sont souvent adossés à des communautés, sans véritable programme de société, sans vision collective pour l’avenir du pays. Cette fragmentation, qui ne fait que nourrir les tensions et les rivalités, a conduit notre nation à un état d’instabilité chronique. Les intérêts personnels, les ambitions démesurées et les réseaux mafieux ont trop longtemps prévalu sur l’intérêt général, transformant la politique en un champ de bataille où les valeurs de paix, de solidarité et de progrès ont été reléguées au second plan.
Le péril était réel, et il était grand temps que les autorités de la transition prennent des mesures radicales pour démanteler ces structures obsolètes et nuisibles. Le rapport du MATD est un premier pas vers la guérison d’une nation meurtrie par des décennies de pratiques politiques cyniques et déloyales. En suspendant et en dissolvant des partis qui ne répondent pas aux critères d’éthique et de transparence, nous redonnons de l’espoir à un peuple fatigué, désillusionné et en quête de renouveau.
Cependant, en ayant lieu pile au moment où le champion de la violence politique vient d’annoncer la reprise imminente des manifestations de rue, ce nettoyage est loin d’être achevé. Tant que des partis vivant de la violence, de la haine et des fonds mal acquis continueront à exister dans notre sphère politique, nous resterons prisonniers d’un cycle infernal. Il est impératif de couper le mal à la racine, d’avoir le courage d’éradiquer ces entités qui exploitent notre souffrance collective pour leur profit personnel. La Guinée mérite mieux que d’être gouvernée par des hommes en cavale, des opportunistes aux mains sales qui n’ont d’autre ambition que celle de s’enrichir sur le dos des citoyens.Ce processus de purification doit être radical et d’envergure historique. Il ne s’agit pas simplement de suspendre ou de dissoudre des partis, il s’agit de redéfinir les bases mêmes de notre pratique politique. Nous devons encourager la création de partis fondés sur des valeurs solides, sur un véritable projet de société qui prône l’unité, le dialogue et la coopération. La politique doit devenir un instrument de construction de la nation, un vecteur d’apaisement et de bien-être pour nos compatriotes, actuels et futurs.Nous appelons donc les autorités de la transition à poursuivre sans relâche cette opération de nettoyage. Chaque parti qui ne respecte pas les normes de transparence, d’intégrité et de respect des droits humains doit être mis hors d’état de nuire. Les Guinéens aspirent à une politique saine, à des leaders qui incarnent des valeurs d’éthique, de responsabilité et de respect pour leurs concitoyens. Ensemble, engagés dans cette lutte pour une Guinée meilleure, nous avons la possibilité de transformer notre pays en un modèle de gouvernance démocratique, de cohésion sociale et de prospérité. La route sera longue, semée d’embûches, mais elle est nécessaire pour garantir un avenir radieux à notre nation bien-aimée.Il est temps d’agir, de façonner un avenir où la politique ne sera plus synonyme de souffrance et de désespoir, mais d’espoir et de prospérité pour tous. La Guinée mérite cette renaissance, et chacun d’entre nous doit se lever pour en être l’artisan.
Bassamba Amine_Président du MoDeN__ResCom2 du FNDT_