Dans le cadre de sa transition, le Mali a décidé de rompre définitivement avec son passé colonial. Un décret présidentiel a officialisé le changement de nom de nombreuses rues, avenues et places à Bamako. Ces nouvelles appellations rendent hommage à des figures historiques nationales et africaines, marquant ainsi une nouvelle ère pour le pays.
Quelque 11 boulevards, 15 avenues, 5 rues, une place publique et 3 établissements publics ont été rebaptisés. Ainsi, l’avenue CEDEAO devient l’avenue de l’AES (Alliance des États du Sahel), la place du sommet Afrique-France est rebaptisée place de la Confédération des États du Sahel.
L’avenue Joost Van Vollenhoven est renommée l’avenue du Général Moussa Traoré. La rue Faidherbe est rebaptisée rue Mamadou Lamine Dramé.
La décision des autorités maliennes de remplacer les noms de rues hérités de la colonisation française et de la CEDEAO s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Bamako et ses anciens partenaires. Ce changement symbolique marque une nouvelle étape dans la réorientation de la politique étrangère du Mali, qui cherche à affirmer son indépendance et à se tourner vers de nouveaux horizons.
En rebaptisant ses rues, le Mali envoie un message clair à la France et à la CEDEAO : le pays souhaite tourner la page d’une histoire marquée par la domination coloniale et les ingérences extérieures. Cette décision intervient dans un contexte de tensions liées à la présence militaire française au Sahel, à la gestion de la transition politique et aux sanctions économiques imposées par la CEDEAO.
Le choix de remplacer les noms liés à la CEDEAO par ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES) est particulièrement significatif. Il souligne la volonté du Mali de renforcer ses liens avec les pays de la région et de s’affranchir de l’influence de la CEDEAO, perçue comme un instrument au service des intérêts occidentaux.
Sur les réseaux sociaux, cette décision est saluée par une partie de l’opinion publique malienne, qui y voit un symbole de la souveraineté retrouvée.
Le changement de noms de rues à Bamako est bien plus qu’un simple acte administratif. Il s’agit d’un choix politique fort qui marque une rupture avec le passé et ouvre une nouvelle page de l’histoire du Mali.