Quelles sont les actions prioritaires du Gouvernement pour l’année 2025?
Présentation ce lundi par le Gouvernement guinéen de la Loi de Finances initiale (LFI) pour l’année 2025 devant les membres du Conseil national de la Transition (CNT) lors d’une plénière. À cette occasion, le ministre du Plan et de la Coopération internationale, a présenté le cadrage macroéconomique du pays.
La communication du ministre Ismaël Nabe s’est articulée autour de trois points essentiels. Premièrement : la présentation du contexte et des perspectives macroéconomiques internationales et nationales ainsi que les hypothèses qui sous-tendent ce projet de Loi de Finances Initiale 2025.
Deuxièmement : la planification des actions prioritaires du Gouvernement, en particulier l’élaboration du programme Simandou 2040 qui vise à réussir la transformation structurelle de notre économie.
Et troisièmement : l’évocation des engagements internationaux de la Guinée, notamment en termes de mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) ainsi que leur nécessaire alignement au budget national.
Au titre de la planification des actions prioritaires du Gouvernement, le ministre du plan et de la coopération internationale affirme que les autorités ont clairement exprimé leur volonté de refonder l’État. Parmi les actions identifiées pour atteindre cet objectif figurent le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH4), les Schémas Régionaux d’Aménagement et de Développement (SRAD), ainsi que l’élaboration du Programme Simandou 2040, initiée sous la coordination du Ministère du Plan et de la Coopération Internationale, en lien avec le méga projet d’exploitation du minerai de fer de Simandou.
Il s’agit ainsi pour Son Excellence Monsieur le Président de la République d’inscrire le développement de la Guinée dans une dynamique irréversible au-dessus des régimes politiques. Cette volonté s’appuie sur le programme Simandou 2040.
Le Projet Simandou est un projet transformateur dont les effets d’entraînement et de dimensionnement représentent une véritable révolution économique et industrielle pour la République de Guinée. Il vise à transformer notre pays en un acteur majeur sur la scène minière et à impulser une dynamique de développement durable, capable de soutenir une croissance inclusive et de garantir un avenir prospère pour les générations futures. Simandou est bien plus que l’extraction de minerais. C’est une vision globale et ambitieuse pour l’avenir de la Guinée, qui s’articule autour des macro-secteurs axés sur cinq piliers essentiels :
Le Premier Pilier : L’agriculture, l’industrie alimentaire et le commerce.
L’objectif de ce pilier est d’accélérer la transformation structurelle de notre économie qui passera d’une économie de subsistance à une économie industrielle et commerciale dont l’impact est beaucoup plus appréciable sur le revenu, l’emploi et la croissance. Le vocable agriculture désigne dans ce sens la ruralité ou l’ensemble du secteur primaire : agriculture, élevage et pêche. Le défi important à relever est de créer les conditions appropriées pour négocier le passage du secteur primaire à l’industrie et à l’intégration sur les marchés porteurs.
Le Deuxième Pilier : L’éducation et la culture.
Ce pilier, de par sa nature transversale, constitue le fondement central de la stratégie du capital humain pour les années à venir. Le capital humain englobe l’ensemble des initiatives visant à repenser le système éducatif et à établir des liens entre la production et la formation académique, dans le but de créer des bassins d’emploi qui soient positivement corrélés aux investissements directs étrangers (IDE).
Par ailleurs, la création d’une identité culturelle nationale, incarnée à travers le branding national, témoigne clairement que l’atteinte des objectifs de développement ne repose pas uniquement sur l’application des techniques économiques, car la dynamique culturelle joue également un rôle primordial.
Le Troisième Pilier : Les infrastructures, les transports et les technologies.
Tout comme le capital humain, l’infrastructure, les transports et la technologie constituent des moteurs transversaux du développement. Dans un premier temps, il s’agira de lever les contraintes physiques en dotant le pays d’infrastructures de base, puis de développer les infrastructures de développement.
Le Quatrième Pilier : L’économie, les finances et l’assurance.
La mise en place d’une infrastructure financière et d’assurance est une condition essentielle pour favoriser le développement financier avec un fort impact sur le développement économique. Il s’agit, d’une part, de diversifier le système de financement et, d’autre part, d’intégrer deux innovations majeures au sein de ce système : la notation pays et la création d’un fonds souverain.
En outre, la construction d’un secteur assurantiel moderne et fort est une garantie pour atténuer les risques financiers issus des financements complexes et structurés comme les partenariats public-privé. L’intérêt de s’appuyer sur ce secteur est également d’assurer la stabilité macroéconomique et la durabilité à long terme à la fois de notre stratégie économique et de nos finances publiques.
Le Cinquième Pilier : La santé et le bien-être.
Ce pilier s’appuiera sur la création de Centres hospitalo-universitaires (CHU), qui auront pour mission de coordonner les hôpitaux régionaux, préfectoraux et les centres de santé primaires, afin de renforcer la formation de nos médecins et d’affirmer la spécialisation médicale. Notre pays a besoin d’un système médical cohérent et efficace. L’enjeu consiste à construire et à améliorer le niveau sanitaire du pays.
Cet objectif sera réalisé en lien avec l’édification d’infrastructures contribuant à améliorer le cadre de vie des populations, telles que des centres de loisirs, ainsi qu’à garantir l’assainissement et l’hygiène publique.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs Conseillers nationaux,
La finalité de cette stratégie de développement économique s’articule autour des points suivants :
- La transformation de l’infrastructure nationale : Le programme Simandou 2040 amplifiera la construction d’infrastructures modernes, notamment un chemin de fer de grande envergure reliant les zones d’exploitation minière et agricole au port de Conakry. Ces infrastructures faciliteront non seulement l’exploitation des ressources minières, mais aussi le développement des secteurs économiques adjacents, en améliorant la connectivité et en créant des emplois pour nos populations.
- La diversification de l’économie : L’exploitation du minerai de fer de Simandou offrira à la Guinée l’opportunité de diversifier son économie en créant des revenus supplémentaires, destinés à financer d’autres secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, l’industrie et les services. Ce processus de diversification est crucial pour diminuer notre dépendance minière et pour préparer l’économie guinéenne aux défis futurs.
- La création d’emplois et le renforcement des compétences locales : Le Programme Simandou 2040 mettra un accent particulier sur la formation et le renforcement des compétences de nos ressources humaines. Nous veillerons à ce que la main-d’œuvre locale soit pleinement impliquée dans la réalisation du projet, en bénéficiant de programmes de formation spécialisés pour acquérir les compétences techniques et managériales nécessaires.
Je tiens à saluer l’engagement de tous ceux qui, à différents niveaux, œuvrent pour la réalisation de ce programme, en particulier nos partenaires internationaux, les cabinets conseils KPMG, Rothschild et Southbridge, ainsi que les entreprises et les autorités locales. Ce programme, bien qu’ambitieux, est réalisable grâce à la volonté collective, à l’unité et à la détermination du peuple de Guinée.
Ensemble, nous ferons du Programme Simandou un modèle de réussite, non seulement pour la Guinée, mais aussi pour l’Afrique.