La décision des Forces Vives de Guinée de quitter les institutions de la Transition soulève de nombreuses interrogations. Si cette annonce a été saluée par une partie de l’opinion publique, elle est également l’objet de critiques acerbes, notamment en ce qui concerne son opportunité et sa sincérité.
Dans une tribune publiée, Badra Koné, citoyen guinéen, met en lumière plusieurs incohérences dans le positionnement des Forces Vives. Il souligne notamment le fait que ces dernières aient attendu deux semaines après la date butoir qu’elles avaient elles-mêmes fixée pour exprimer leur désaccord avec la junte. Ce délai interroge sur les véritables motivations de ce retrait, qui pourrait être davantage lié à une volonté de surfer sur une vague de popularité qu’à une réelle conviction politique.
Voici l’intégralité de sa tribune
Les Forces Vives de Guinée viennent d’annoncer leur retrait des institutions de la Transition, prétextant que la légitimité du Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a pris fin le 31 décembre 2024. Cette déclaration, faite ce mercredi 15 janvier 2025, appelle à une transition dirigée par un gouvernement civil et exhorte leurs membres à quitter immédiatement toutes les structures liées à la Transition.
Mais une question essentielle se pose : pourquoi maintenant ? Pourquoi attendre deux semaines après la date qu’elles estiment être la fin de la Transition pour manifester leur désaccord ? Si le 31 décembre 2024 était vraiment une échéance cruciale, où étaient ces appels et ce positionnement clair avant cette date ?
Le timing de cette décision soulève des interrogations sur leur cohérence et leur sincérité. Il est difficile de ne pas voir dans cette annonce une réaction opportuniste, davantage motivée par la pression des réseaux sociaux et la perception publique que par une véritable stratégie politique réfléchie.
Rappelons que ces mêmes Forces Vives ont participé activement aux institutions de la Transition, validant ainsi de facto sa légitimité. Ce retrait soudain, présenté comme un acte de courage et de cohérence, ressemble davantage à une tentative de rattraper une dynamique populaire qui leur échappait.
Si les Forces Vives veulent véritablement incarner une alternative crédible, elles devront répondre à une question fondamentale : leur action est-elle guidée par un véritable souci de refondation nationale ou par une stratégie de positionnement dictée par le vent de l’opinion publique ?
En politique, le timing est tout. Et ici, il semble jouer contre leur crédibilité.